(( Jamiphélia )) - au parc

Le soleil à son zénith et t'offrant une vague de chaleur comme tu peux aimer les peindre. D'ordinaire puisqu'en ce moment, tu n'as pas le coeur à cela. Tu n'y arrives plus, tu ne sais plus jouer avec les couleurs comme tu pouvais le faire, il y a encore quelques mois de cela. Ce n'est pas pour rien que tu te trouves dans ce parc en pleine journée. C'est dans un lieu neutre que tu as souhaité rencontrer Ophelia. Rien de penser à son prénom, ton coeur se serre et ses battements accélèrent. Tu ressens une telle colère contre elle. Il y a eu beaucoup trop de péripétie négative pour que tu puisses tourner la page aussi simplement. La trahison, tu aurais pu certainement lui pardonner, mais le mensonge. Les cinq dernières années à te mentir. À te laisser croire à ta paternité, alors qu'il n'était pas ton fils et puis ... à présent l'absence de Lucas. Cet enfant que tu aimes comme le tien. Ce bébé que tu as bercé, que tu as peins de nombreuses fois. Si Ophelia a décidé de te dire la vérité, de s'éloigner de toi, par conséquent, tu as dû t'éloigner de ta maison, mais surtout de ton fils. Le parc est fréquenté le midi, mais pas très peu de monde. Ce qui te permet de ne pas avoir l'impression d'être écouté, mais surtout de ne pas te retrouver seul avec elle. Depuis ce fameux jour cela ne s'est pas reproduit. Tu ignores comment va se passer vos retrouvailles. Tu ignores même comment ton corps va lui-même réagir. Assis sur une table, terminant ton sandwich acheté à la boulangerie du coin, tu entends des branches ce cassant derrière toi. Le signe d'une personne marchant dessus. Tu prends une grande respiration avant de lui faire face. Tu te retournes. "Salut." Tu n'aurais jamais pu prédire l'effet qu'elle allait avoir sur ton corps. Jamais tu n'aurais cru pouvoir aimer et détester une personne aussi fort. Ta respiration se fait haletante, ton coeur tambourine dans ta poitrine et une boule gigantesque se forme dans ton ventre. Tu as le visage neutre, tu ne veux pas lui transmettre la moindre émotion. Tu restes stoïque comme durant l'horrible annonce. Pourtant, tu aurais voulu hurler, pleurer, mais tu n'avais rien fait de cela. Si une personne te fait pleurer c'est qu'elle ne mérite pas tes larmes, une phrase que tu as toujours pour habitude de répéter à ta petite soeur. "Je pense que nous avons des choses à nous dire." Puis tu n'as pas osé réveiller ce petit être qui venait afin de fermer l'oeil.